dimanche 1 juillet 2018

Désirer faire son nid...

Dessin inspiré par les illustrations de ce livre plein de sens


Dès la naissance de Justine je désirais déjà un troisième enfant!
J'ai convaincu mon amoureux que c'était une bonne idée: l'approche de la quarantaine (pour lui hein!), le moment ou jamais de tenter le garçon…
Je suis tombée enceinte en Août 2016.
Comme pour mes filles, je voulais faire mon nid pour accueillir ce bébé attendu.


Avant que tout ce complique...

Tout se passait très bien

Le bébé était prévu pour mi mai. J'avais eu 2 premières grossesses sans problème. Je commençais même à me dire que j'avais la chance d'avoir un super gynéco à l'hôpital, qui suit surtout des grossesses pathologiques, que je prenais peut être la place de quelqu'un qui en avait besoin...
Mais rapidement tout ça a changé. En novembre, pendant l'échographie, le médecin a observé que le placenta était implanté en bas, un placenta preavia recouvrant. Le risque alors est que le placenta saigne ce qui entraîne une hospitalisation. La naissance se ferait obligatoirement par césarienne, dans mon cas, aucune chance que le placenta remonte. Pour moi c'était une mauvaise nouvelle, je n'avais pas envie d'une césarienne, ça me faisait très peur. Mais pas le choix.
Etant enseignante en maternelle avec des touts petits, petits et moyens (plutôt physique) j'ai été arrêtée pour mener une petite vie et éviter un saignement.
Début janvier, nous avons appris que ce futur bébé était un garçon, le Petit Prince tant attendu!!
Au départ je voulais juste un troisième enfant. Mais au fond de moi je rêvais d'avoir un petit bonhomme: j'étais ravie (le papa aussi!!). Nous avions gagné à ce jeu de hasard.
J'ai alors commencé un cahier de projets couture pour le Petit Prince: de la décoration pour sa chambre (coussins en forme de tipis, tour de lit), un tipis, turbulette, petits vêtements… plein d'idées avec les patrons et les tissus que je voulais utiliser…

Un autre diagnostic qui complexifie l'histoire…

C'était sans savoir ce qui s'installait dans le petit corps de sa sœur. Trois semaines après nous avions le diagnostic pour Justine à Montpellier.
Je suis montée avec le nécessaire pour moi, sans savoir que j'allais y passer 5 mois.
Olivier et mes parents m'ont rapidement apporté ma machine à coudre et de quoi bidouiller dans l'appartement qu'on nous prêtait.

atelier créatif couture, dessin

Faire son nid où que l'on soit.

Notre Petit Prince est notre 3ème enfant, il allait naître loin de notre maison, son premier mois il ne le passerait pas dans notre maison.
J'étais quand même fatiguée par la grossesse et le contexte difficile de la maladie de Justine.
Mes projets couture ont évolué. Ce que je trouvais important c'était de lui faire un sac pour la maternité, pour y mettre ses petites affaires… j'ai aussi craqué pour des kits de Chouette Kit.
J'achète régulièrement des kits pour réaliser des projets couture ou crochet. J'ai pu réaliser des baleines (avec l'aide de Justine).

coudre la baleine du chouette kit avec ma fille qui luttait contre un cancer


Malgré ma grossesse pathologique, au départ ça se passait bien, la gynéco m'a autorisée à passer un week end à Perpignan. Week end qui m'a permis de préparer mes affaires pour la maternité, l'allaitement, retrouver les bodys et pyjamas mixtes dans les cartons des filles pour mon bébé. Ma mère et ma belle mère m'avait proposé de regrouper toutes ces affaires mais je tenais à le faire moi, ça avait beaucoup d'importance pour moi.

Coudre malgré tout

Je cherchais un sac pour mettre les affaires de mon tout petit. J'avais vu en magasin des sacs polochons de la marque "les déglingos". Je m'en suis inspirée, à l'aide d'un livre que j'avais et en utilisant un coupon des toiles du soleil.
Une amie m'a offert un tissu (molleton bleu) de chez France Duval Stalla , une autre m'a porté de la sangle jaune et une fermeture éclair de chez Mondial Tissus… Justine m'a assistée… 

sac inspiré des Déglingos avec une touche catalane

Mais j'ai eu un premier saignement le 18 mars… J'ai alors été hospitalisée. J'ai terminé le sac à l'hôpital!
Fierté de maman couturière

Le contexte se complique encore

Terminer sa grossesse hospitalisée c'est très frustrant. Je ne pouvais plus m'occuper de rien ni de personne. Gaëlle était à Perpignan, à l'école, avec son papa ou ses grandes parents ou ses cousines... Justine à Montpellier en cure de chimio au 3ème étage avec à tour de rôle son papa, mes parents. Et moi au 4ème étage (je pouvais aller la voir en fauteuil roulant!)...
Enfin si, je pouvais me reposer et me concentrer sur moi et mon bébé qui devait attendre encore un peu.
L'équipe de la maternité qui s'occupe des grossesses pathologiques a été formidable. Les sages femmes étaient à l'écoute. Je passais de longs moments à discuter avec elles le soir. Elles m'ont toutes dit qu'un bébé qui arrive dans un tel contexte sent ce qu'il se passe, qu'il aura compris des choses. Je lui ai parlé à ce bébé, je lui ai expliqué ce qu'il se passait. Une sage femme m'a fait une séance d'acupuncture (ça ne m'a pas trop plu mais je voulais essayer tout ce qui pouvais me faire du bien!). Elles m'ont aussi recommandée une infirmière anesthésiste qui me proposait des séance d'auto-hypnose (ça, ça me correspondait et ça m'a beaucoup aidée pour être zen en salle de naissance malgré tout). La psychologue de la maternité était très présente aussi. Je l'avais rencontrée dès le diagnostic de Justine, conseillée par le psychologue du service d'onco-hémathopédiatrique. La gynécologue me rendait visite régulièrement et surtout la gynécologue interne. Elle m'avait bien expliquée que je risquais d'avoir un saignement important et que la césarienne pouvait se passer sous anesthésie générale. Ce qui s'est produit… à 36 semaines et 6 jours. Un bébé considéré prématuré pour 1 jour mais qui faisait 3,500 kg pour 50cm et très compétent (mot employé par les soignants) !

On a réussi!

Faire son nid c'est une expression courante mais c'était un réel besoin pour moi. J'avais fait le maximum dans notre situation.
Le plus important est qu'il soit né dans une famille aimante.
On a pu accueillir notre Petit Prince avec tout notre amour et grâce au travail d'une belle équipe à la maternité.
Les mains de papa, maman, bébé. De l'amour pour l'éternité

Photo à la maternité de notre Petit Prince


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